27.07.2024
(Fòto: (c) Sioned Fearon)

Non à la discrimination par les accents, non aux discriminations ethnoculturelles!

L’Assemblada Occitana est d’accord avec la nouvelle loi française qui punit la discrimination des personnes selon leurs accents. Cette loi vient d’une initiative du député occitan Christophe Euzet.

Mais la véritable question dépasse de loin les accents: il est urgent de lancer une loi d’officialisation, de promotion, d’enseignement et de non-discrimination des langues minorisées comme l’occitan, le corse, le catalan, le breton, le basque, l’arpitan ou l’allemand d’Alsace-Lorraine qui sont à l’origine de ces accents en français.

Nous sommes des millions d’Occitans à parler français avec un accent occitan (dit “accent méridional”) et il est inacceptable que nous soyons bafoués. Mais, surtout, nous sommes des millions d’Occitans à ne pas avoir le droit de parler en langue occitane dans certains domaines de la vie publique, ni d’apprendre l’occitan librement. L’État français, actuellement, élimine les cours d’occitan dans l’enseignement public!

Voici quelques remarques additionnelles afin de clarifier le débat actuel.

  • La discrimination des accents en français a reçu le nom étrange de “glottophobie”. C’est un terme inapproprié, diffusé par l’auteur anti-occitan Philippe Blanchet.
  • La “glottophobie” est un terme qui cache la réalité française. Il ne concerne que quelques réflexions sur l’accent “folklorique”, “non parisien” des personnes.
  • Ainsi on ne parle pas du racisme interne dans la société de l’État français: il s’agit de endophobie (la haine de l’intérieur) et, en particulier, il s’agit de l’antiméridionalisme qui a des conséquences historiques dramatiques pour les Occitans.
  • L’endophobie est créée par la peur de ce qui est interne à la société. En France, elle s’exprime par le refus d’accorder des droits à la différence à des personnes et à des groupes qui sont considérés comme français. Pendant ce temps, les groupes étrangers peuvent profiter de plus de droits (cours d’anglais dispensés partout à l’école publique, qui ferme en même temps les derniers cours d’occitan).
  • Les endophobes ont peur parce qu’ils savent que l’État-dit-nation français est une création fragile du pouvoir, comme c’est le cas dans tout pays non homogène.