20.04.2024

Mort de Jacques Chirac: pas d’hommage

Le 26 septembre, l’ancien chef d’État français Jacques Chirac est mort. Il s’en est suivi une journée d’hommage et un enterrement digne d’un homme d’État, avec les honneurs militaires et la présence des délégations internationales.

L’Assemblée Occitane refuse de se joindre à cet élan d’hommages gratifiants dont Jacques Chirac a fait l’objet. Parce qu’il est toujours resté un adversaire des valeurs que nous défendons.

Même s’il portait un patronyme typiquement occitan, et même s’il en assumait l’origine —celle de “la langue d’oc, […] des troubadours, donc […] de la poésie”avait-il dit—, Jacques Chirac n’a jamais rien fait pour la langue et la culture occitanes.

En effet, Jacques Chirac se disait défenseur des cultures du monde mais de fait, en même temps, il était un adversaire acharné des langues minoritaires de l’État français. Sous son second mandat (2002-2007), le nombre d’ouvertures de postes de professeurs d’“occitan-langue d’oc” au CAPES a baissé radicalement, en passant de vingt par an à seulement quatre aujourd’hui.

Concernant sa passion pour les “arts premiers”, elle s’est concrétisée par l’ouverture, à Paris, en 2006, d’un musée qui expose des trésors artistiques africains volés après des pillages coloniaux. Alors qu’il donnait des moyens énormes aux “arts premiers”, il laissait mourir sa propre culture occitane.

Il est certain que Jacques Chirac a eu le courage de refuser la guerre en Irak en 2003. Cependant, on ne peut pas oublier qu’il était un homme politique sans scrupule, prêt à toutes les manœuvres et manipulations pour conquérir le pouvoir. Ses réseaux obscurs et les nombreuses affaires de corruption ont fait de Jacques Chirac un président véreux aux pratiques mafieuses.

  • Détournement des fonds des caisses de l’imprimerie Sempap
  • Emplois fictifs à la mairie de Paris
  • Détournement de fonds en marge de l’attribution de marchés publics de l’Office HLM de la Ville de Paris
  • Commissions occultes en marge des marchés publics des lycées d’Île-de-France
  • Financement occulte du parti politique RPR avec les porteurs de mallettes
  • Affaire des billets d’avion d’Euralair
  • Frais de bouche somptuaires
  • La Françafrique et les millions cachés des réseaux Foccart

On ne peut pas oublier non plus les politiques répressives et antisociales qui ont entaché ses mandats, aussi bien de président que de premier ministre.

  • Suppression de l’impôt sur la fortune (1986)
  • Mort de Malik Oussekine, victime de violences policières à Paris (1986)
  • Massacre de la grotte d’Ouvéa en Kanakie (Nouvelle-Calédonie, 1988)
  • Discours raciste d’Orléans (“le bruit et l’odeur”, 1991)
  • Reprise des essais nucléaires en Polynésie (1995)
  • Plan Juppé qui menaçait la justice sociale (1995)
  • Expulsion des sans-papiers de l’église Saint-Bernard de Paris (1996)
  • Réforme des retraites (2003)
  • Bilan financier catastrophique avec explosion de la dette publique

Enfin, l’Assemblée Occitane déplore que le traitement médiatique que l’on fait autour de la mort de Jacques Chirac ait occulté, pour un temps, le sujet bien plus grave de la catastrophe écologique provoquée par l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen.