26.04.2024

Bicentenaire de la mort de Napoléon: en finir avec l’héritage bonapartiste

Le 5 mai dernier, des gens ont fêté en France le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte. Le président français Emmanuel macron a décidé de commémorer ce sinistre personnage, chose que des prédécesseurs, hormis Georges Pompidou, d’étaient abstenus de faire.

En effet, la liste des crimes napoléoniens est longue et accablante :

  • Dictature militaire et policière impitoyable
  • Régime politique ploutocratique et népotique
  • Suppression de la liberté de la presse
  • Guerres d’agression et d’invasion qui ont fait de 3 à 7 millions de morts
  • Destructions et pillages de villes et de régions entières
  • Exactions, massacres et crimes contre l’humanité, notamment en Espace et dans les Caraïbes
  • Instauration d’une législation raciale
  • Rétablissement de l’esclavage.

Malgré ses crimes, Napoléon Bonaparte est vénéré par les chauvinistes français, tant pour l’esprit d’autorité, de puissance et de grandeur qu’il incarne que pour l’héritage politique et social qu’il a laissé: code civil, lycées, baccalauréat, numérotation des rues, ramassage des ordures…

En réalité, le droit écrit existait déjà sous l’Ancien régime dans la plupart des territoires occitans, tandis que la moitié nord du Royaume de France était régie par le droit coutumier. De plus, le code civil français a repris à son compte une partie des articles du droit écrit occitan et avait déjà été complètement rédigé avant le coup d’État bonapartiste.

Plus généralement, l’argument des acquis sociaux de Bonaparte est tordu. Personne n’aurait l’idée d’honorer Philippe Pétain et le régime collaborationniste pétainiste pour l’ensemble des mesures sociales et sociétales qu’il a instaurées et qui sont encore en vigueur: Fête du travail, cantines et comités d’entreprise, médecine du travail, salaire minimum, accouchement sous X, certificat prénuptial…

Jusqu’à maintenant, l’héritage bonapartiste est encore très présent et explique une grande partie des blocages et dérives du système politique français:

  • Appareil d’État centraliste caractérisé par un exécutif excessivement fort
  • Division administrative arbitraire et pléthorique (mille-feuille administratif)
  • Système des préfectures qui limite les prérogatives des collectivités locales
  • Fétichisme chauviniste français marqué par l’expansionnisme culturel et le culte de l’autoritarisme.