19.04.2024

L’extrême droite, un danger pour l’Occitanie

L’Occitanie semble devenir de plus en plus une « terre promise » de l’extrême droite et cela est très inquiétant. Déjà, dans les années 1990, c’est dans des communes de Provence qu’ont été élues les premières municipalités Front National (FN), et cela a donné à cette région la malchance de devenir un bastion de ce parti.

Au cours des différentes élections présidentielles, législatives et municipales, les résultats du FN ont progressé, non seulement en Provence, mais aussi dans le Languedoc qui était traditionnellement une terre de gauche.

Mais le développement de l’extrême droite en Occitanie ne se résume pas au vote FN. De plus en plus, des groupuscules de droite radicale défraient la chronique dans toute l’Occitanie.

  • Dans le Languedoc, un mouvement identitaire commet des agressions croissantes, notamment dans les Cévennes, ou encore à Montpellier contre les étudiants qui faisaient grève.
  • Dans la même région, à La Salvetat-sus-Agout (Hérault), on a vu s’installer un groupe musical féminin lié à une secte occultiste d’extrême droite. Il s’illustre par des chansons vraiment racistes, antisémites, xénophobes, homophobes et à la gloire de Vladimir Poutine.
  • À Aix-en-Provence, l’Action française commet des actions violentes sous le couvert de discours pseudo-occitanistes e pseudorégionalistes.
  • À Marseille, il y a des tensions autour du « Bastion social », un groupuscule d’extrême droite fondé sur le modèle de « Casapound » en Italie.
  • À Nice, les identitaires, dont la présence est plus ancienne, ont longtemps essayé de récupérer les symboles culturels et historiques de la ville en mettant à profit une communication efficace et des succès aux élections locales dans les années 2000, avant de décliner. Devenu maintenant plus confidentiel, ce mouvement conserve cependant un local en ville.

Cette évolution trouve ses racines dans le mal-être social (chômage, déracinement), dans la négation de l’occitanité par l’État français, dans la confiscation de la souveraineté populaire et dans la déception généralisée envers une classe politique conventionnelle qui a fini par se discréditer aux yeux de l’opinion publique. En effet, cette classe politique a fait des promesses électorales qui n’ont jamais été tenues ; et a créé des scandales constants de corruption qui sont toujours restés impunis dans un contexte de dérégulation économique et sociale. Ce problème constitue un terrain fertile au développement de l’extrême droite et, plus largement, de tous les mouvements complotistes qui prospèrent sur Internet.

L’Assemblée Nationale Occitane (ANÒC) dénonce l’extrême droite et tous les extrémismes fanatiques quels qu’ils soient ; et elle déplore qu’ils s’étendent en terre occitane. Elle considère néanmoins qu’il est nécessaire de tenir compte de tous les facteurs qui contribuent à cette expansion et d’orienter tous les déçus de la politique française vers un combat plus juste et plus positif. Les Occitanes et les Occitans qui sont tentés par l’extrémisme fanatique doivent comprendre que c’est le nationalisme suprémaciste français qui promeut l’extrême droite : il constitue une menace pour le vivre-ensemble entre communautés et pour l’avenir de notre langue et de notre culture ; il n’apportera aucune solution aux problèmes quotidiens qui les concernent.

L’ANÒC défend des valeurs de paix, de tolérance et de justice sociale. Elle entend combattre toutes les idéologies extrémistes-fanatiques car elles sont les vecteurs de toutes sortes de haines, d’exclusions et de discriminations.