Dimanche 27 juin, lors du second tour des élections régionales, nous avons vu en Provence la victoire du président sortant Renaud Muselier (55,80% des voix) contre le candidat RN Thierry Mariani (44,20%).
Même si nous pouvons nous réjouir de la défaite de la liste xénophobe et chauvine-française de Mariani, la victoire de Muselier est quand même inquiétante pour l’avenir de notre langue occitane (provençal, niçois et vivaro-alpin).
En effet, dans la liste victorieuse figure Jean-Pierre Richard, le président du Collectif Provence: c’est une officine pseudoprovençaliste qui prétend séparer artificiellement le provençal du reste de l’occitan quand, en réalité, le provençal est une variété constitutive de notre grande langue occitane. De plus, le Collectif Provence veut dévaloriser le provençal en le réduisant au seul folklore.
Ainsi, le Collectif Provence a déjà reçu de la région 1,5 million d’euros pour lancer un “Observatoire de la langue provençale” destiné à “conserver les traditions régionales”. Son conseil d’administration est contrôlé par ledit Collectif Provence. Cet “Observatoire” ne fait aucun travail sérieux pour étendre l’usage du provençal dans la société moderne : il se situe complètement en dehors des organisations provençalistes sérieuses et bien implantées dans notre région telles que l’Institut d’études occitanes, le Félibrige, les Calandretas, la FELCO, Niça Pantais, Parlarem, le Forum d’oc, le Conseil de la langue occitane, etc.
Malgré sa représentativité très faible dans la population de la région, le Collectif Provence bénéficie de soutiens politiques puissants et d’une certaine capacité d’influencer les élus et les institutions publiques locales. Il ne s’est jamais privé de porter préjudice à l’enseignement de l’occitan (provençal, niçois, vivaro-alpin) chaque fois qu’il en a eu l’occasion.
En 2016, c’est sous son influence que le président de région Christian Estrosi a baissé de 35 000 euros les subventions aux écoles Calandretas de Provence, avant que son remplaçant Renaud Muselier ne les rétablisse.
Dans beaucoup d’autres situations, le Collectif Provence a fait pression pour essayer de fermer des cours d’occitan sous prétexte qu’on n’y enseignerait pas la langue de la région, ce qui est un gros mensonge. De plus, il a essayé d’instaurer un climat de peur sur les personnes qui enseignent l’occitan. Les gens qui défendent et enseignent réellement l’occitan sur le terrain (provençal, niçois et vivaro-alpin) son exaspérés par cette arrogance du Collectif Provence.
Si Jean-Pierre Richard devient conseiller régional attaché à la langue et à la culture “régionales”, il n’est pas difficile de deviner ce qu’il adviendra des associations de promotion de l’occitan provençal qui dépendent des subventions de la région.
Le milieu occitaniste de Provence doit se mobiliser pour empêcher la nomination d’un membre du Collectif Provence à la culture. Le premier tour de l’élection a montré qu’il y a un électorat occitaniste réel et non négligeable dans la région : pour rappel, la liste occitaniste autonome Oui la Provence y a fait un score de 2,18% (25 212 voix).
La promotion sincère de la culture provençale, niçoise et alpine, en termes de représentativité démocratique, se trouve donc dans la liste Oui la Provence et non dans le lobbying opaque du Collectif Provence.
L’heure est à la lutte : il est temps de montrer que la nouvelle dynamique de la liste Oui la Provence sera durable.