19.04.2024

L’Occitanie meurt sous la bétonisation

Les dernières catastrophes qui ont touché l’Occitanie, comme les inondations en Provence et en Languedoc ou les immeubles effondrés à Marseille, même si elles ne semblent pas liées, ont une même origine : la politique d’urbanisation irresponsable menée depuis des décennies par les pouvoirs publics de l’État français.

Des précédents tragiques

Le fait n’est pas nouveau. Déjà, en octobre 1988, Nîmes et les communes voisines avaient été victimes d’une inondation après 4 jours de précipitations importantes qui avaient saturé la terre d’eau. Le bilan était terrible et le traumatisme est encore bien présent maintenant : 11 morts, 45 000 sinistrés, plus de 60 millions d’euros de dégâts et 70 communes classées en zone de catastrophe naturelle.

Cette tragédie était la conséquence de la politique d’urbanisme menée par des cadres et des élus parfaitement au courant des problèmes de précipitations qui touchaient régulièrement la région de Nîmes. Cette urbanisation s’était caractérisée par le développement des constructions et par la bétonisation des sols, empêchant la garrigue d’assurer sa fonction d’éponge lorsque les trombes d’eau s’étaient abattues sur Nîmes. D’autant plus que les autorités communales n’avaient pas prévu de bâtir des bassins de rétention d’eau en compensation.

Ainsi, les arceaux au niveau de Nîmes, qui permettaient la libre circulation des eaux pluviales, avaient été fermés. Les cadereaux (rivières d’écoulement pluvieux des bassins versants) avaient été recouverts et remplacés par des conduits d’évacuation des eaux pas assez grands et régulièrement bouchés par toutes sortes d’objets provenant des garrigues. Le même problème avait touché l’autoroute A9, dite « la Languedocienne », où les bâtisseurs n’avaient pas prévu assez de conduits pour évacuer les volumes des eaux pluviales.

Les inondations de Nîmes en 1988. (Photo: Meteo-Paris.fr)
Le bétonnage des cadereaux a été une des causes de la catastrophe de Nîmes en 1988. (Photo: Meteo-Paris.fr)

Quatre ans plus tard, à la même saison, en septembre 1992, toujours en Provence rhodanienne, la commune de Vaison-la-Romaine était victime d’une terrible inondation qui avait fait une quarantaine de victimes et détruit un camping, des dizaines de maisons et de lotissements, ainsi que des centaines de voitures et de caravanes. Des pluies diluviennes, qui s’étaient abattues dans toute l’Occitanie orientale, avaient provoqué le débordement de la rivière Ouvèze. Comme à Nîmes, on a mis en cause la politique d’urbanisme autour de la vieille ville.

Des constructions imprudentes en zones inondables avaient été permises par les élus locaux qui n’avaient même pas consulté les documents officiels recensant toutes les zones de construction à risque en France. La commune s’était vue reprochée d’avoir bouché le lit de l’Ouvèze afin d’y installer le camping et la zone artisanale qui allaient être dévastés ensuite par la catastrophe.

Les inondations meurtrières d’octobre dernier, dans l’Aude, sans précédent depuis 1891, ont exactement les mêmes causes: la multiplication des constructions en zone inondable. Les habitants se sont installés en masse sur le littoral, limitant de plus en plus l’espace pour les cours d’eau.

Résultat: des millions de résidents permanents sont exposés aux conséquences des inondations par débordement de rivière. Et la situation ne s’améliore pas malgré l’application de mesures de prévention qui sont longues à installer.

Beaucoup de maisons son construites sur des zones inondables sans que les habitants n’en soient informés ! La loi française autorise encore les maires à délivrer des permis de construire sous condition que les maisons soient surélevées. Dans des régions attractives comme la Provence et le Languedoc, il y a peu de terrains disponibles et les habitations en zone inondable sont meilleur marché. Les services de voirie ne sont pas adaptés pour affronter cette explosion de nouvelles constructions.

Le camping de Vaison-La-Romaine, emporté par les inondations en 1992 (Photo: Daniel Clerc)
Inondations dans l’Aude en 2018

Le problème est ancien : l’exode rural des années 1920, la crise du logement de l’Après-guerre, l’arrivée des Pieds Noirs, l’immigration et la montée des prix de l’immobilier dans les centre-villes ont favorisé le développement de lotissements en périphérie des communes, puis de résidences pavillonnaires avec des jardins artificiels de petite superficie. Pour ralentir l’exode rural et éviter la fermeture des écoles, les communes ont fait construire des lotissements qui attirent de nouveaux habitants. Cela favorise l’urbanisation et la spéculation immobilière, donc la bétonisation des terres agricoles.

Une politique d’urbanisme au service de l’expansion économique

Mais l’expansion démographique, qui mène à un manque de terres disponibles, n’explique pas tout. La tendance générale à l’expansion des territoires urbains, aux dépens de la campagne, résulte surtout de l’application du plan d’urbanisation élaboré en 1933 par l’architecte-urbaniste Le Corbusier. Ce plan consistait à faire un découpage rationnel des villes en quatre zones correspondant à quatre fonctions : la vie, le travail, les loisirs et les infrastructures routières.

C’est ainsi qu’à partir des années 1960, on a développé, dans les paysages de toute l’Occitanie, des « métastases urbaines » : elles se caractérisent par l’extension des infrastructures routières, des lotissements et des zones commerciales, sous de nouvelles abréviations dignes de la terminologie soviétique (ZAC, ZEP, ZUP, etc.).

L’État français voulait aussi, par fierté nationale mal placée, égaler l’Allemagne au niveau de la densité du réseau autoroutier. Ainsi, la loi Pasqua de 1998 a indiqué que tout citoyen devait se trouver à moins de 45 minutes d’une entrée ou d’une sortie d’autoroute. Partout, on a donc construit des autoroutes, des échangeurs, des rotondes, des rocades, des voies de raccordement, etc.

Actuellement, c’est toute l’Occitanie qui souffre des politiques d’aménagement menées par les pouvoirs publics au plus grand profit des entreprises du BTP. C’est de la faute des élus locaux voraces qui recherchent l’expansion économique : ils veulent attirer investisseurs, administrés et entreprises afin de créer des emplois e de faire entrer les impôts.

Chaque année, ce sont plus de 112 000 hectares de terres de campagne qui sont englouties par le béton et l’asphalte pour laisser place aux zones urbaines laides, aux tôles, aux panneaux publicitaires et à toute sorte de constructions. (Photo: Lionel Allorge)

Dans beaucoup d’endroits, on généralise ce qui s’appelle l’artificialisation des sols. Chaque année, ainsi, ce sont plus de 112 000 hectares de terres de campagne qui se font avaler par le béton et l’asphalte pour laisser place aux zones urbaines laides, aux tôles, aux panneaux publicitaires et à toutes sortes de constructions (supermarchés, lotissements, piscines municipales, etc.). Pour les deux tiers, il s’agit de terres agricoles fertiles, le reste étant des zones naturelles et humides. Cela représente 25 mètres carrés par seconde, un stade de football toutes les 5 minutes… et la surface d’un département français tous les 3 ans.

Les conséquences écologiques sont catastrophiques.

  • L’écosystème est détruit : la faune et la flore disparaissent.
  • Le sol est privé de ses fonctions naturelles d’éponge qui absorbe l’eau de pluie, et aussi de puits à carbone naturel qui retient une partie importante du CO₂ ; or, la transpiration du sol permet de rafraîchir la température de l’air, fonction cruciale contre le réchauffement climatique.
  • La terre recouverte de béton est durablement abîmée parce qu’elle est privée d’eau et d’air, et elle met plus de 30 ans pour retrouver sa richesse initiale.

Les conséquences sociales sont également terribles : les vieilles familles d’agriculteurs sont expropriées et les anciens propriétaires deviennent des loueurs d’appartements. Les anciens paysans en sont réduits à cesser leur travail ou à occuper des emplois précaires dans les grandes surfaces qui se sont développées comme des champignons. Ces grandes surfaces provoquent la fermeture des petits commerces dans les centre-villes, en favorisant la malbouffe et en contraignant les entreprises à délocaliser. Et cela, toujours selon la même stratégie :

  • Recherche et localisation des accès.
  • Négociations avec les propriétaires privés, les élus et les responsables des infrastructures.
  • Attraction des consommateurs des centre-villes tandis qu’on installe les lotissements et les voies routières.
  • Rupture des prix qui mène à la faillite tous les artisans, producteurs, fournisseurs et petits commerces indépendants, spécialisés ou de proximité.

C’est ainsi que l’État français a atteint un triste record du Monde dans le développement de la grande distribution en périphérie. Et les fortunes les plus grosses sont celles des familles qui ont fondé les groupes liés aux grandes surfaces : celles-ci ont naturellement une grande influence sur la politique française et sur l’aménagement du territoire, façonné selon leurs intérêts.

Des projets inutiles et pharaoniques

C’est précisément ce qui se passe à Nice, dans la plaine du Var, où on intensifie l’activité commerciale depuis l’adoption du projet dit « ÉcoVallée ». Centres commerciaux, galeries marchandes et grandes surfaces voient tous leurs terrains augmenter rapidement.

Le projet « ÉcoVallée » est devenu une opération d’intérêt national (OIN) en 2005 lorsque Christian Estrosi, futur maire de Nice, était ministre délégué à l’aménagement du territoire. « ÉcoVallée » était une opération de grande dimension urbanistique qui se prétendait faussement « écologique et durable », avec l’emploi abusif du préfixe « éco » (pour « écologique ») dans tous ses dossiers et toute sa communication (« ÉcoVallée, éco-quartier, éco-stade, éco-exemplarité »…). Son but était d’urbaniser le dernier endroit encore vierge du territoire municipal de Nice, en le dotant d’une multitude d’infrastructures diverses (gare TGV, stade sportif, magasin Ikea géant, hôtels, bâtiments d’habitation, plateforme logistique agro-alimentaire, technopôle ; centres d’affaires, d’exposition, d’éducation et de recherche, etc.).

Le projet a été critiqué pour son opacité financière et les conditions de son lancement, sans processus suffisant de réflexion, sans étude d’impact global, sans vision d’ensemble et sans un débat public réel, ouvert et libre entre les administrateurs et les citoyens : on a donné les informations au compte-gouttes, on a commencé des projets sans attendre les comptes-rendus des études…

La Plaine du Var (Photo: Olivier Cleynen)
Les Venturino, une famille expropriée et expulsée arbitrairement pour la construction d’une voie dite « des 40 mètres ». La propriétaire octogénaire en est morte. (Photo: Nice Matin)

La contestation insistait aussi sur le coût pharaonique d’ »ÉcoVallée » (372 millions d’euros rien que pour le stade, payé par les contribuables) et sur ses conséquences écologiques et sociales:

  • Constructions sur d’anciennes zones inondables déclassées dans le lit principal du fleuve du Var, où existe un risque de fortes inondations. L’urbanisation intensive et l’artificialisation du sol ont fait croître ce risque.
  • Bétonisation des terres agricoles fertiles et nourricières d’une ville qui n’a que 10% de souveraineté alimentaire. La plaine du Var est une des rares zones plates du littoral qui aurait permis d’installer une agriculture de qualité, susceptible de répondre à une demande croissante de fruits et légumes produits localement et dans le respect de l’environnement.
  • Pollution atmosphérique et dégâts de la nappe phréatique qui est d’une importance majeure pour fournir en eau potable 1,5 million d’habitants.
  • Destruction de la biodiversité dans une vaste zone humide extrêmement importante pour de nombreuses espèces d’oiseaux. L’embouchure et la basse vallée du Var servent d’abri et d’aire de nidification : elles sont essentielles à différents stades du cycle de vie des oiseaux, dont la migration, l’hivernage et la reproduction. De plus, d’autres espèces de la faune et de la flore sont fortement menacées par la disparition des espaces agricoles.
  • Coût financier géant pour les contribuables de la commune et de toute la métropole, hausse des impôts et de l’immobilier qui obligent les petits et moyens revenus à se loger en dehors de la ville.

Enfin, la construction d’une voie dite « des 40 mètres », entre le littoral et le nouveau stade, a nécessité l’expropriation de 115 familles qui vivaient et travaillaient depuis des générations la terre affectée. Le dossier a été géré de manière expéditive par les élus locaux, qui ont acquis les terres à un coût souvent dérisoire.

Cette injustice a provoqué des protestations et l’organisation d’une action de résistance, initiée par des mouvements citoyens niçois, autour d’une famille qui refusait l’expropriation. La propriétaire octogénaire, expulsée arbitrairement après quatre ans de lutte contre les autorités locales, en est morte.

Un aménagement à deux vitesses

À Marseille, c’est le projet de réaménagement du quartier de la Plaine (autour de la place Jean Jaurès) qui fait polémique depuis trois ans. La municipalité a prévu, à travers sa société d’aménagement Soleam, d’investir 20 millions d’euros dans des travaux pour rendre « plus attractif » un quartier déjà très populaire.

Comme à Nice, on a monté une opération de marketing, cette fois-ci sur le thème de la « montée en gamme », pour cacher comme toujours les motivations réelles du projet : arroser les promoteurs et livrer des espaces urbains et des quartiers populaires à la spéculation immobilière. Et bien sûr, dans une totale opacité, aussi bien au niveau des finances que de l’information, avec une absence de dialogue et de démocratie. Pour empêcher les habitants concernés de protester et d’exprimer leur point de vue, la municipalité n’a pas hésité à installer un mur de 1000 tonnes de béton, haut de 2,50 mètres, fermant complètement l’accès aux travaux.

Au niveau de la justice, nous nous retrouvons dans le même scénario de lutte du pot de terre contre le pot de fer : le pot de terre est représenté par le peuple protestataire ; le pot de fer est représenté par les promoteurs malhonnêtes et les élus locaux, affiliés aux grands partis centralistes parisiens et soutenus par le pouvoir de l’État français. La lutte citoyenne contre ces projets nécessite une bataille juridico-administrative longue et coûteuse. Et pendant ce temps, les pouvoirs publics semblent faire ce qu’ils veulent au mépris de la loi.

Au même moment, la ville manque cruellement d’investissements pour construire des crèches ou pour entretenir les écoles et habitations qui menacent de s’écrouler. Cela fait plus de 20 ans que la municipalité mène un aménagement à deux vitesses. D’un côté, elle finance de grands projets de luxe pour le business (OIN Euroméditerranée, Soleam-La Plaine). De l’autre, elle laisse les quartiers les plus défavorisés aux marchands de sommeil ou aux propriétaires qui se contentent d’encaisser les loyers sans faire de travaux. Il y a beaucoup d’habitations insalubres qui n’ont même pas l’eau potable.

Pour rénover les quartiers populaires, le maire de Marseille a recouru à des investisseurs privés, avec des résultats catastrophiques : gestion opaque de l’aménagement municipal, accumulation de projets et d’études vaines, argent gaspillé dans des opérations fumeuses au profit des sociétés immobilières et des propriétaires peu scrupuleux dans la rénovation des logements. Les différents rapports, rédigés par des associations et des offices publics comme la Chambre régionale des comptes, pour alerter la municipalité sur l’urgence de rénover les quartiers, n’ont rien donné.

La commune de Marseille a dépensé d’un coup 340 000 euros pour construire le mur à La Plaine pendant qu’elle se montre très passive dans la rénovation des quartiers vétustes et inhabitables (Fòto: Fred-afap)

La dernière tragédie qui s’est déroulée dans le quartier de Noailles est symptomatique de cette réalité. Alors que la municipalité se montre réactive et qu’elle emploie les grand moyens (340 000 euros dépensés tout de suite) pour bâtir le mur qui impose de force le projet de la Plaine, elle s’est montrée très passive face à l’urgence de rénover les immeubles vétustes et inhabitables de Noailles et des autres quartiers populaires. Dernièrement, elle a refusé d’aider financièrement la rénovation de la Belle de Mai où les écoles, conçues en préfabriqué, son devenues impraticables suite aux dernières inondations.

De plus, la politique d’urbanisation à Marseille s’accompagne d’une grande injustice sociale. Dans une ville où la pauvreté et le taux de chômage font des records à l’échelle de toute l’Occitanie — et même de l’État français —, le complexe d’affaires Euroméditerranée ne réussit pas à réduire les inégalités sociales. Une grande partie des Marseillais ne profite pas du développement économique de la ville. Leur niveau de vie progresse peu, les logements y sont trop chers et les emplois créés inaccessibles.

La persistance criminelle des autorités municipales à mener une telle politique d’aménagement correspond à une volonté assumée de transformer Marseille en une ville bourgeoise et « aseptisée », c’est-à-dire, « débarrassée » des pauvres. Il s’agit d’un objectif de gentrification: faire disparaître les quartiers populaires et multiculturels pour remplacer les habitants aux revenus modestes par des personnes de rang social plus élevé. Et donc, plus susceptibles de profiter des nouvelles infrastructures résidentielles et professionnelles.

Mais Marseille n’est pas la seule ville dans laquelle les quartiers ne sont plus entretenus depuis longtemps. Sur tout le territoire de l’État français, il y aurait environ 450 000 logements insalubres, dont 56 000 identifiés par les autorités de l’État. Parmi eux, seulement 23 330 sont jugés comme « priorité nationale » et vont bénéficier d’un plan gouvernemental de 2,7 milliards d’euros en 10 ans. La mesure ne concerne que 14 villes sur les 222 qui ont besoin d’une rénovation du patrimoine urbain. Presque la moitié de ces 14 villes prioritaires se situent dans la seule Région parisienne, et seulement quatre dans toute l’Occitanie : Marseille, Toulouse, Montpellier et Nîmes.

La dégradation des quartiers ne s’explique pas seulement par l’inefficacité des politiques de l’État, mais aussi par des facteurs humains liés au contexte économique. L’essor de l’immobilier des dernières décennies a favorisé la spéculation et a incité les propriétaires à refuser les travaux de rénovation coûteux, dans l’espoir de revendre leurs biens avec une plus-value, sans avoir contribué à l’entretien de l’immeuble. Une telle attitude égoïste et irresponsable a mené à des situations où les coûts de rénovation dépassent la valeur du bâtiment.

Quelles solutions pour l’avenir ?

Depuis peu, cependant, le gouvernement français tente de ralentir la cadence avec un plan dit « biodiversité », destiné à compenser tout hectare artificialisé par un hectare rendu à l’état naturel. Nous pouvons douter de l’efficacité de cette mesure, puisqu’elle n’empêchera pas les collectivités locales de continuer le bétonnage. Nous ne sommes pas sûrs non plus que le gouvernement français se donnera les moyens de l’appliquer.

L’Assemblée Nationale Occitane (ANOC) exige un changement radical de la gestion du territoire. Pour cela, elle soutient sans réserve le développement durable, un concept de croissance économique qui intègre les contraintes liées à l’environnement et au fonctionnement de la société, sans renier la rentabilité économique.

Le réaménagement territorial est nécessaire, mais il doit se faire dans des conditions acceptables qui impliquent :

  • Une totale transparence financière et administrative,
  • Un processus de décision démocratique,
  • Une protection complète des espaces agricoles et naturels : la bétonisation doit cesser !
  • Une orientation de l’activité des entreprises du BTP exclusivement vers la rénovation des zones rurales et urbaines abîmées, sans provoquer l’inflation des prix de l’immobilier,
  • Un encadrement strict de la spéculation immobilière et une responsabilisation des propriétaires qui n’assurent pas les travaux d’entretien.

Enfin, l’ANÒC déplore la représentativité trop faible du mouvement occitaniste dans les diverses luttes contre les politiques d’urbanisation des pouvoirs publics. Elle milite pour un retour massif et structuré des organisations occitanistes sur le terrain des luttes sociales comme au temps des manifestations pour le Larzac.

Par conséquent, les organisations occitanistes doivent se mobiliser et mener des manifestations de type « Anem Òc », non seulement pour la langue occitane, mais aussi pour la terre occitane. C’est une condition essentielle à la connexion du mouvement occitan avec le peuple. La lutte occitane a toujours été sociale.

Une réaction populaire est urgente parce que l’Occitanie étouffe sous la bétonisation à outrance de ses paysages agricoles et naturels, alors que de plus en plus de zones urbanisées ne sont plus du tout entretenues.