24.04.2024
(Fòto: ChrisDHDR / Wikimedia Commons)

Le retrait des panneaux bilingues des villages provençaux: une décision qui ne passe pas

Actualisation du 13.08.2019 

Après avoir voulu enlever les panneaux en occitan provençal, le département du Vaucluse accepte finalement de les laisser. La mobilisation des maires pour garder les panneaux en provençal a porté ses fruits. Bravo! L’Assemblée Occitane reste vigilante pour défendre l’occitan, la langue de notre pays, et pour lui rendre sa première place.

 Plus d’informations: Jornalet, “Lei panèus en occitan restaràn”

 *

On aurait pu croire que l’information passerait inaperçue, mais ce ne fut pas le cas. Au début de l’année 2019, le conseil départemental du Vaucluse (tenu par une forte majorité de droite et d’extrême-droite) annonce — dans une indifférence relative — sa décision de retirer les panneaux en occitan provençal placés à l’entrée de plusieurs villages du département. En ce début du mois d’août, la polémique refait surface avec l’application de la décision.

Plusieurs élus issus de familles politiques différentes comme le maire Divers Droite de Pernes-les-Fontaines Pierre Gabert ou Nicole Girard, maire Divers Gauche des Taillades, se sont élevés contre cette décision, qui s’appuie sur un arrêté du 24 novembre 1967.

Le président du conseil départemental Maurice Chabert (Les Républicains) nie toute volonté de nuire à la culture provençale dans cette décision. Selon lui, il s’agit d’appliquer l’arrêté de 1967 dans toute sa rigueur. Celui-ci prévoit en effet que les entrées des communes ne soient signalées que par le panneau officiel, en français, bordé de rouge, pour des raisons de visibilité. Ce panneau signifie de facto à l’automobiliste qu’il est obligé de limiter sa vitesse à 50 km/h voire 30 km/h. Selon le président, c’est la multiplication des panneaux qui viennent s’accumuler autour du panneau officiel à l’entrée des communes qui est dans le collimateur de la décision : ils sont accusés de nuire à la visibilité des panneaux officiels et d’embrouiller l’information destinée aux automobilistes, en particulier concernant la limitation de vitesse. Les panneaux en occitan pourraient d’ailleurs, toujours selon lui, être replacés plus loin, dans l’agglomération.

L’argument ne semble toutefois pas convaincre grand-monde, et certainement pas les élus concernés, qui, à l’instar de Nicole Girard ou de Christian Mounier, maire Divers Droites de Cheval-Blanc, affirment leur volonté de résister, la maire des Taillades étant allé récupérer en personne le panneau retiré, qu’elle compte réinstaller dans les plus brefs délais. Beaucoup évoquent le précédent de la commune héraultaise de Villeneuve-lès-Maguelonne où la justice, en appel, avait donné tort au Tribunal administratif de Montpellier qui avait enjoint le maire de retirer les panneaux occitans aux entrées de sa commune.

L’Assemblée Occitane tient ici à faire part de sa condamnation de cette nouvelle action visant à amoindrir encore la présence de la langue occitane dans son espace géoculturel historique, montrant par là que l’état français n’a pas l’intention de remettre en question sa politique négationniste de la culture occitane. Elle assure de son soutien total et entier les élus dissidents, dans leur volonté de ne pas se soumettre à cette décision inique déguisée en souci d’intérêt public.