26.04.2024

L’ANOC demande des comptes à l’OPLO pour sa décision qui a mené à la fermeture de la société d’édition en occitan Vistedit

L’Assemblée Nationale Occitane (ANOC) s’indigne de la dernière déclaration de Patrick Roux à propos du journal la Setmana. Interviewé sur Ràdio País, le vice-président de l’Office Public de la Langue Occitane (OPLO), a en effet justifié la fermeture de ce journal en affirmant que celui-ci n’avait pas d’abonnés et pas d’avenir. Cette affirmation ne semble pas correspondre à la réalité: selon Brigitte Bouncer, de la société Vistedit, le journal comptait environ 700 abonnés lors de sa fermeture.

Dans la même interview, Patrick Roux a aussi affirmé que le travail des associations n’était pas efficace pour ce qui était de la défense et de la promotion de la langue et de la culture occitanes; selon lui, celles-ci doivent être prises en charge par l’administration publique. Nous sommes d’accord que les régions prennent leurs responsabilités, mais qu’elles le fassent en aidant ceux qui travaillent plutôt qu’en les étranglant.

À cette occasion, Patrick Roux a annoncé que l’OPLO ferait un appel pour relancer un nouveau journal en occitan. L’ANOC se montre très perplexe et dubitative concernant cette déclaration  et ce projet. Elle y suspecte une volonté obscure de l’OPLO de contrôler tout instrument de diffusion de l’occitan en provoquant la fermeture d’un journal qui était encore indépendant.

Pou rappel, l’OPLO a poussé à la fermeture la société Vistedit (qui publiait la Setmana, des DVD et des revues en occitan pour les enfants) en décidant d’arrêter de la subventionner sous des prétextes fallacieux. Cette décision aura de graves conséquences sur l’avenir de la socialisation et de l’enseignement de l’occitan.

L’ANOC demande publiquement, expressément et sans délai à l’OPLO:

  1. Une véritable responsabilisation des élus dans les décisions de l’OPLO, en liaison avec les usagers.
  2. Le rétablissement de la société Vistedit et de ses publications.
  3. La garantie de l’indépendance des organes que l’OPLO subventionne.
  4. Une totale transparence dans les processus de décision de l’OPLO.
  5. L’installation d’un véritable contre-pouvoir indépendant dans ses organes de décision, en associant usagers et élus.
  6. Une rédaction et une publication régulière de rapports publics sur l’impact des décisions de l’OPLO.
  7. Une définition claire des objectifs des régions concernant les médias en occitan.
  8. La connaissance et l’emploi de l’occitan par tous les membres de l’OPLO: nous ne trouvons pas normal qu’une personne dirigeante de l’OPLO ne soit pas occitanophone.
  9. L’ajout dans les statuts d’une mention faisant de l’occitan la langue de travail interne et de communication externe de l’OPLO.

L’ANOC exige aussi des élus des engagements politiques sur le montant des subventions publiques destinées à l’occitan, chaque année, et sur leur répartition, afin de soutenir la comparaison avec les autres langues et cultures minorisées.