25.04.2024

Occitanie antifasciste : le danger de la constitution italienne

Nous, membres de l’Assemblada Occitana, dénonçons avec force la dérive chauvine qui a commencé en Italie depuis la victoire aux élections, le 25 septembre, de la coalition de droite souverainiste dirigée par le parti de Meloni (Fratelli d’Italia).

Depuis que ce gouvernement s’est installé, la présidente du conseil (même si elle n’aime pas être appelée avec un substantif féminin) a utilisé sans relâche le mot « nation » en référence à l’Italie: ce retour à des termes chauvins est dangereux de notre point de vue.

Nous dénonçons aussi la rhétorique militariste que le gouvernement a initiée (même si pour l’instant ce ne sont que des gestes, non suivis de faits). Ainsi on a remarqué l’uniforme de l’armée italienne pendant une visite au Kurdistan (à Erbil) et en Irak (à Bagdad).

Le fait le plus dangereux, pour la langue occitane, est le projet de loi constitutionnelle qui voudrait insérer dans la charte constitutionnelle, à l’article 12, la phrase suivante : « L’italien est la langue officielle de la République, tous les citoyens ont le devoir de la connaître et le droit de l’utiliser ». En tant qu’organisation occitaniste, nous craignons que cette modification de la constitution mette en danger toutes les conquêtes difficilement obtenues depuis les années 80, d’abord par le Mouvement autonomiste occitan (MAO), puis par les groupes culturels occitanistes, qui ont donné à l’occitan le titre de « minorité linguistique historique » avec 12 autres langues. Nous craignons que cela soit remis en question par la Cour constitutionnelle, et cela mettrait fin à 20 ans de tentatives extrêmement timides de valorisation de notre langue autochtone.

L’État français a déjà modifié l’article 2 de la constitution française en 1992 pour ajouter que « la langue de la République est le français ». Depuis, cet article est utilisé contre toutes les propositions en faveur des langues minorisées. Maintenant, un danger similaire apparaît dans l’État italien.

Nous lançons un appel à toutes les forces politiques et sociales présentes dans les Vallées Occitanes — et dans l’ensemble de l’Occitanie — afin qu’elles refusent cette proposition de loi et la dérive en cours. Il faut faire l’unité du peuple occitan pour mettre fin à cette dérive.