10.11.2024

La haine anti-occitane est aussi grave que la haine antisémite

L’Assemblée Occitane rappelle que, dans l’État français, il y a une haine anti-occitane: il faut la dénoncer de la même manière qu’on dénonce l’antisémitisme. L’antiracisme ne se divise pas, tous les types de racismes doivent être combattus en même temps.

Une étude récente indique que les attaques antisémites ont augmenté de 74% dans l’État français en 2018. Les images de la grande féministe occitane Simone Veil sont recouvertes par des croix gammées. Le président de l’Hérault, l’Occitan Kléber Mesquida, vient de recevoir une injure antisémite (accompagnée d’une injure sexiste contre Carole Delga). L’intellectuel français Alain Finkielkraut a subi une menace antisémite à Paris en public.

Évidemment, l’Assemblée Occitane condamne cela et exprime sa solidarité totale avec tous les Juifs qui subissent la haine raciste.

La juste lutte contre l’antisémitisme ne doit pas faire oublier qu’il y a en même temps, maintenant et aux yeux de tous, une haine anti-occitane qui s’exprime de plus en plus, sans aucune honte.

En effet, l’État français essaie d’éradiquer les cours d’occitan dans l’enseignement public: il le fait actuellement sous le ministre de l’éducation Blanquer, comme il l’a fait récemment sous la ministre Vallaud-Belkacem; avec l’approbation de l’actuel président Macron, comme de l’ancien président Hollande.

Le recteur d’académie d’Aix-Marseille a prétendu que l’occitan (le provençal) ne se parlerait pas et que cela ne vaudrait pas la peine de l’enseigner. Cette déclaration est d’un cynisme absolu quand nous savons que l’on a persécuté et traumatisé souvent les enfants qui parlaient occitan à l’école des années 1880 à 1950.

La politique scolaire française est bien la première responsable du recul de l’usage de l’occitan, maintenant comme dans le passé.

Il faut y ajouter les stéréotypes et les moqueries innombrables contre les Occitans (les “Méridionaux”), diffusés depuis longtemps par une certaine élite parisienne.

Les démocrates se mobilisent avec raison contre le racisme antijuif, antinoir, antimaghrébin, antigitan ou anti-asiatique… Mais aussi, ces mêmes démocrates doivent se mobiliser contre la haine anti-occitane. Ils doivent se mobiliser pour défendre la langue occitane et pour qu’en Occitanie, des Alpes à l’Atlantique, nous ayons le droit de vivre dignement avec notre personnalité occitane (“méridionale”), sans subir de nouvelles vexations.